Travailler en open space : mode d’emploi
Ça y est, OM Conseil s’est bien agrandi. Du coup, on a cassé toutes les cloisons pour faire de grands et beaux bureaux ! Oui mais voilà, quand on partage son bureau à plusieurs, c’est comme à l’internat (ceux qui y sont passés comprendront de suite), il y a un minimum de savoir-vivre.
1 – Comment bavarder avec ses collègues sans que ça ne dure des lustres ?
Déjà, quand on a un collègue qui ne va jamais bien, NE PAS LUI DEMANDER COMMENT IL VA !!! C’est le meilleur moyen pour qu’en plus de nous tenir la jambe sur ses problèmes, on devienne le précieux confident. Pareil pour celui qui va toujours bien, si on ne veut pas savoir ce qu’il a fait la veille au soir, on ne lui demande pas !
Sinon, il y a les petites phrases sympas qui évitent le poli : « TAIS-TOI OU JE T’AGRAFE MON DOSSIER SUR LA TÊTE!!! », du genre : « Ça t’ennuie si on en reparle plus tard ? » ou encore, pour être plus clair : « Excuse-moi, mais il faut absolument que je finisse ce que je suis en train de faire ».
2 – Comment gérer les humeurs des collègues ?
Alors là, il y a ceux qui arrivent déjà de mauvaise humeur et ceux qui le deviennent au fil de la journée. Dans le premier cas, ils sont facilement reconnaissables car en général, ils arrivent en parlant tous seuls… comme si la maîtresse de leur rejeton était restée dans leur tête. Dans ce cas : alerte ! Faut l’éviter, en allant se faire un petit café par exemple. Le deuxième cas est plus compliqué à diagnostiquer. Nous avons eu le droit à un super bonjour tout sourire. Passée la matinée tranquillou et au retour du déjeuner, rien ne va plus. Dans les deux cas, toujours attendre au moins 15 ou 20 secondes avant de répondre en cas de question de leur part, histoire de ne pas envenimer les choses et de ne pas se retrouver en plein orage.
3 – Comment faire croire qu’on travaille ?
Déjà, il faut faire en sorte de ne pas avoir ses écrans trop en vue. Et oui, le patron qui passe pendant qu’on matte Facebook, ça fait pas très sérieux… (Pendant qu’on y est, on évite d’avoir ses collègues en « amis », ça évite qu’ils puissent voir, le soir de chez eux, qu’on a publié les résultats du test : « Quel genre de débile êtes-vous ? » à 15h30).
Ensuite, il faut toujours avoir l’air hyper concentré et toujours plein de dossiers et de papier sur son bureau. Perso, je me suis fait installer un 3ème écran, comme ça, je suis cachée de toutes mes collègues. Je me suis fait une muraille !
4 – Comment dire à un collègue qu’il sent mauvais ?
Tout dépend de notre caractère habituel. Si d’ordinaire on est plutôt calme et réservé, allez voir Jean-Michel et lui dire : « Tu pues ! », peut effectivement être mal pris. Maintenant, faire ça sous forme de cadeaux discrets, une petite bouteille de déo mis en évidence ou un paquet de bonbons à la menthe posé sur son bureau, est sans doute la solution. Ça fait un peu mesquin mais des fois, il y a des cas de force majeure.
Maintenant, si vous êtes réputé pour dire ce que vous pensez, et bien, prenez des gants quand même ! Ça ne fait jamais plaisir qu’on nous demande si le savon fait partie de la science-fiction ! Non, justement, si on a tendance à penser tout haut, ça sera d’autant mieux pris si on y met les formes. « J’ai trouvé un super dentifrice qui donne bonne haleine au moins 30 minutes ! Tu devrais essayer, ça pourrait te changer la vie. »
5 – Comment personnaliser son espace de travail ?
C’est pas parce qu’on est au boulot, qu’on ne peut pas y mettre un peu de personnel. Genre photos ou dessins des gamins (dans la limite du raisonnable bien sûr, voir des bouilles d’enfants me sourire toute la journée va vite me rendre agressive…). Mettre une plante verte. C’est pas mal une plante verte, ça relaxe. Ou encore mettre un fond d’écran qui nous ressemble (pour des raisons que je n’expliquerai pas là, mon fond d’écran est un kebab dégoulinant…). Faut vous sentir bien lorsque vous vous asseyez à votre bureau, vous allez y passer les 8 prochaines heures.
6 – Comment dire à son collègue que ça nous gonfle qu’il nous dérange 25 fois par jour pour des questions à 2 balles, parce que déjà posées ?
« Tu sais où est rangée la plastifieuse ? », « Tu sais comment fonctionne la machine à café ? », « Tu sais quand arrivent les bonbonnes d’eau ? », « Tu sais où est la réserve de dossiers suspendus ? », « Tu sais à quelle heure est la réunion ? »… OUI !!!!! JE LE SAIS !!!!! TU ME GONFLES, CHERCHE !!!!!! Je ne vois pas d’autre façon de le dire plus gentiment…
7 – Comment faire caca discrètement ?
Ça peut paraître évident, mais, choisir la cabine la plus éloignée du premier bureau est pour commencer un bon début.
Maintenant, je ne vais pas revenir sur les techniques pour diminuer le bruit, etc. Ce sont des trucs vus et revus dans toute les situations possibles et imaginables (et inimaginables des fois).
Non, en fait, ce qui nous trahit au travail, c’est le temps qu’on y passe (et le dérouleur de papier pas discret qu’on tire, tire, tire, etc). Donc, un seul conseil : s’entrainer à la maison à faire ça le plus rapidement possible (ou attendre le midi d’aller à la cafèt’).
8 – Comment dire gentiment à ses collègues que notre bureau n’est pas la réserve de trombones et de post’it ?
Ecrire un article sur le blog de l’entreprise en espérant qu’ils le lisent et qui le comprennent !!! Sinon, comme ils ne sont pas télépathes, on peut leur expliquer gentiment et sans agressivité… NON, je ne suis pas agressive et évidemment qu’il est interdit d’étrangler son collègue de droite ! (Ce n’est pas plus autorisé s’il est à gauche). Lui dire tout simplement où se trouve la réserve de l’entreprise (si on est sympa, on peut même lui faire une petite visite pour qu’il sache où tout se trouve). Je suis vraiment sympa comme collègue !
Bon, on rigole, on rigole mais il y a quand même de nombreux avantages non négligeables à travailler en open-space : les échanges sont plus riches, il y a une entre-aide rapide et naturelle, l’information circule à vitesse V (surtout les rumeurs plus ou moins fondées) ! Si tout le monde respecte bien les règles de bases, c’est vraiment plus cool d’aller bosser tous les matins sachant qu’on va retrouver bien plus que des collègues, mais une vie sociale, importante pour tous ceux qui ont des enfants et qui passent leur week-end à crier ou les gens qui vivent seuls et qui n’ont personne à qui parler le soir en rentrant. Je ne voudrais pas échanger mes deux collègues contre quatre murs à moi toute seule.
Mélanie Lecomte Assistante au Service Clients